Après la finance et les satellites, l'état-stratège luxembourgeois vise une filière juridico-spatiale.
C’est une discussion sympathique à la terrasse d’une brasserie de la Place d’armes, au cœur de la ville de Luxembourg avec un ami ingénieur spatial. Car le Grand-Duché de Luxembourg, qui croule sous les monceaux d’euros ou de dollars issus d’une industrie financière autant réputée que critiquée, est aussi, faut-il le savoir, un des principaux opérateurs de satellites. Depuis 1985, c’est sur son territoire qu’est installée SES, premier fournisseur mondial de services de télécommunication. Et c’est le gouvernement de ce pays, avec un regard très prospectif, qui a poussé à la création de l’entreprise.
Bis repetita, me dit mon ami. Le gouvernement luxembourgeois pousse désormais à la création d’une filière juridique totalement nouvelle : celle des avocats astéroïdaux, comme on pourrait les nommer. Qu’est-ce à dire ? Demain, disent les dirigeants luxembourgeois, des satellites équipés d’outils viendront prospecter dans les astéroïdes gravitant dans l’espace des métaux rares et moins rares, connus ou non encore, mais tous utiles voire indispensables pour notre industrie. Mais la propriété de ces astéroïdes n’est pas fixée. Des batailles violentes pourraient opposer les défricheurs. Seule solution pour les éviter : le droit. Et donc des avocats. Le Luxembourg, dont l’industrie juridique est déjà puissante, veut se positionner sur ce marché qu’il prévoit en croissance forte. Un modèle de prospective à l’échelle d’un pays et le parfait exemple d’un état stratége dns une économie ultralibérale. Encore faut-il disposer des moyens financiers …